Les charges (ou « charges d’exploitation ») sont des coûts supportés par l’entreprise dans le cadre de son activité (lui permettant ainsi de produire). Contrairement aux investissements (appelés aussi « immobilisations »), les charges ne sont pas censées perdurer dans le temps. Elles sont inscrites au débit du compte de résultat (exemple : dans les catégories « achat de marchandises », « impôts et taxes », « rémunération du personnel », « charges sociales » etc.). Les charges peuvent être fixes ou variables selon si elles évoluent (ou non) avec le niveau de production de l’entreprise. La distinction opérée entre les charges fixes et les charges variables est importante puisqu’elle permet de calculer des ratios et indicateurs utilisés pour la gestion de l’entreprise.
Les charges fixes (ou « charges de structure » ou encore « charges structurelles ») sont les dépenses de l’entreprise qui restent stables, quel que soit le niveau d’activité de l’entreprise ; elles ne varient pas avec le niveau de production. Ce sont des coûts constants, indépendants du volume de production et du chiffre d’affaires. Elles sont liées à l’existence même de l’entreprise.
Exemples : loyer du local ou remboursement du crédit immobilier, salaires des employés, assurance, abonnements (téléphone, Internet…), frais de chauffage, frais d’entretien des machines, frais de publicité ou du site Internet, honoraires de l’expert-comptable ou de l’avocat…
En revanche, les charges fixes peuvent évoluer par palier c’est-à-dire qu’à partir d’un certain niveau de production, elles peuvent augmenter tout en restant stables jusqu’au pallier de production suivant.
Exemple : Une entreprise a besoin d’une machine pour produire 100 unités. L’entreprise qui produit 100 unités ou moins supporte comme charge fixe une machine. L’entreprise qui produit entre 101 et 200 unités supporte comme charge fixe deux machines etc.
Les charges variables (ou « charges opérationnelles » ou encore « charges fonctionnelles » ou encore « charges d’activité ») sont les dépenses de l’entreprise qui évoluent avec le niveau de l’activité de l’entreprise (augmentent avec la production ou le chiffre d’affaires) ; elles sont proportionnelles avec le niveau de production (les charges augmentent proportionnellement avec le volume de production).
Exemples : matières premières, marchandises, abonnements (électricité, gaz…), frais d’emballage, frais de transport sur achats ou sur ventes, commissionnements sur vente…
Attention : Certaines charges n’entrent dans aucune de ces catégories et sont qualifiées de « mixtes » car sont «semi-variables » et « semi-fixes ». Les salaires et cotisations sociales afférentes sont des charges fixes, payées indépendamment du niveau de production. En revanche, lorsque la rémunération dépend uniquement du niveau de l’activité (aucune base fixe), il s’agit d’une charge variable (exemple : rémunération versée à un agent commercial indépendant comme un mandataire immobilier).
La distinction entre les charges fixes et les charges variables permet de calculer des ratios et indicateurs utilisés pour la gestion de l’entreprise. En effet, ils constituent des outils de gestion qui aident à la prise de décision dans le pilotage de l’entreprise.
La marge sur coût variable est la différence entre le chiffre d’affaires d’une entreprise et ses charges variables.
Marge sur coût variable (MSCV) = chiffre d’affaires (CA) – charges variables (CV)
Les charges fixes sont financées par la marge que dégage une entreprise sur ses charges variables. Ainsi, la marge sur coût variable détermine dans quelle mesure l’entreprise peut financer les frais relatifs aux charges fixes.
Interprétations :
Le seuil de rentabilité (ou « point mort ») est le chiffre d’affaires minimum que l’entreprise doit atteindre pour être à l’équilibre, c’est-à-dire être ni bénéficiaire, ni en déficit (autrement dit pour obtenir un résultat égal à 0 ou encore pour que le total des charges soit égal au total des produits). Connaître le seuil de rentabilité permet de déterminer le niveau d’activité minimum qu’une entreprise doit avoir pour générer du profit. Le seuil de rentabilité correspond au rapport entre les charges fixes et le taux de marge sur coût variable. Il se détermine en chiffre d’affaires, en nombre de jours de chiffre d’affaires ou en volume d’activité.
Seuil de rentabilité (SR) = charge fixes (CF) ÷ taux de marge sur coût variable (TMSCV)
Le taux de marge sur coût variable est le rapport entre la marge sur coût variable et le chiffre d’affaires dégagé par l’activité :
Taux de marge sur coût variable (TMSCV) = (marge sur coût variable (MSCV) ÷ chiffre d’affaires (CA))*100
La marge sur coût variable, le taux de marge sur coût variable ou encore le seuil de rentabilité sont des indicateurs et ratios utilisés comme outils de gestion de l’entreprise, permettant au chef d’entreprise de prendre des décisions avisées.
Les charges directes sont les dépenses pouvant être directement incorporées au coût de revient d’un produit ou d’un service.
Exemples : matière première, frais d’emballage…
Les charges indirectes sont les dépenses incorporées qu’une fois le coût de revient du produit ou service calculé, selon une méthode de répartition définie par l’entreprise.
Exemples : amortissement, loyer, électricité….